20.10.05

ALZHEIMER & FONCTIONNEMENT CEREBRAL APRES 65 ANS

L'étude épidémiologique "PAQUID" sur l'évolution du fonctionnement cérébral après 65 ans

L'étude PAQUID (Quid sur les Personnes Agées), réalisée sous la direction du Professeur J.F. Dartigues et de Madame P. Barberger-Gateau a pour objectif de décrire l'évolution du fonctionnement cérébral après 65 ans, le nombre de démences séniles et en particulier de maladie d'Alzheimer ainsi que leur déterminants et leur évolution en terme de dépendance et d'entrée en institution.

C'est une cohorte de 4134 personnes âgées de 65 ans et plus vivant à domicile ou en institution tirés au sort dans les départements de la Gironde, dont la distribution d'âge de la population est proche de celle de la France, et de la Dordogne qui est le département dont l'âge moyen de la population est le plus élevé de France. Le très bon taux de participation (70%) permet l'extrapolation des résultats à la France entière.

L'étude PAQUID est s'appuie sur une recherche active de cas : le recueil de données est effectué au domicile de la personnes âgées par des psychologues spécifiquement formés. Les variables initialement recueillies sont les caractéristiques socio-démographiques, l'habitat, la vie sociale et familiale et l'état de santé. Ce dernier comprend les déficiences auditives ou visuelles, les douleurs, les médicaments consommés, les maladies associées, l'incapacité mesurée par l'échelle d'activité de la vie quotidienne (ADL) de Katz, l'handicap mesuré par l'échelle d'activité instrumentale (IADL) de Lawton, le confinement, la dépression, les fonctions intellectuelles par le MMS et des tests psychométriques plus spécifiques. A l'issue de l'entretien, le psychologue porte le diagnostic de suspicion clinique de démence ; celui ci est confirmé par un neurologue suite à un examen clinique, des examens biologiques et radiologiques.

Les personnes ayant accepté de participer à l'étude sont suivies depuis 1988 alternant visites au domicile à un, trois, cinq et huit ans, et enquêtes postales ou téléphoniques avec les mêmes procédures qu'au bilan initial. Les événements enregistrés systématiquement sont le décès, l'entrée en institution, l'évolution de l'état fonctionnel et la détérioration des fonctions intellectuelles faisant craindre le début d'une démence.
L'analyse des données a permis d'identifier les principaux déterminants de la maladie d'Alzheimer et d'ouvrir des portes sur la prévention. Cette étude a permis en outre de décrire l'évolution de la maladie et de la perte d'autonomie de la personne âgée en suggérant des moyens simples de dépistage pour améliorer, organiser et coordonner l'aide.

Le coût d'une telle étude est de 1 200 000 francs par an. La participation de l'état se résume à une subvention de démarrage de 250 000 francs et au salaire de deux chercheurs INSERM. L'essentiel du budget est d'origine privée (Novartis pour 40%, Assor, Danone, assurances Scorvi) complété par une contribution de la Fondation de France et des conseils de deux régions.

17.10.05

Evaluation des pratiques professionnelles

http://www.quotimed.com/journal/index.cfm?fuseaction=viewarticle&DartIdx=220752

Tous les médecins devront, dans les cinq ans qui viennent, participer à des réunions d'évaluation de leurs pratiques. Prévu par la reforme de l'assurance-maladie, ce dispositif devient obligatoire dès demain, 1er Juillet 2005. Le gouvernement en a confié la mise en oeuvre à la haute autorité de santé. Pour son président, le Pr Laurent Degos, c'est une réforme "historique" qui se met en place. Certaines interrogations subsistent toutefois, concernant en particulier son financement.

Une obligation pour chaque médecin dès le 1er juillet 2005 !!!

QU'ILS soient salariés, libéraux ou hospitaliers, tous les médecins devront remplir un cycle d'évaluation dans les cinq ans à venir.
Rendue obligatoire par la réforme de l'assurance-maladie, l'évaluation des pratiques professionnelles (EPP) devient effective à partir de demain, 1er juillet. « L'EPP vise à promouvoir la qualité, la sécurité, l'efficacité et l'efficience des soins et de la prévention [...] dans le respect des règles déontologiques. Elle fait partie intégrante de la formation médicale continue », rappelle le décret paru au « Journal officiel » le 15 avril dernier. Xavier Bertrand a récemment indiqué qu'il souhaitait « renforcer la formation médicale continue de façon à améliorer la qualité des soins ».
« Cela va être obligatoire », a aussi précisé le ministre. Il a ajouté qu'un décret relatif à la FMC devrait paraître « avant la fin de l'été ». Cette déclaration rassurera les Conseils nationaux de FMC qui avaient remis en début d'année au ministère de la Santé leurs propositions pour un nouveau dispositif de FMC et s'inquiétaient de l'absence de cadre juridique (« le Quotidien » du 27 juin).
Depuis sa création, l'EPP était basée sur le volontariat et ne concernait que les médecins libéraux. Une phase expérimentale menée en 2002 dans quatre régions pilotes (Basse-Normandie, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais et Ile-de-France) puis son extension à plusieurs autres régions volontaires avaient montré l'étendue de la tâche. Avec la réforme de l'assurance-maladie, le gouvernement a confié à la Haute Autorité de santé la responsabilité de l'évaluation.

Quarante mille médecins par an.
Plusieurs institutions sont impliquées dans le dispositif. Les Conseils nationaux de la formation médicale continue (Cnfmc), le Conseil national de l'Ordre des médecins, les Unions régionales des médecins libéraux (Urml), les Commissions médicales d'établissements (CME) et la Conférence des doyens ont été amenés à confronter leur vision de l'évaluation. Tous ont convenu que l'évaluation de 40 000 médecins par an - le rythme de croisière à tenir -, nécessite une adaptabilité de l'EPP à l'exercice des praticiens. Le médecin devrait ainsi avoir le choix entre plusieurs voies d'évaluation et sélectionner celle qui lui semble la plus adaptée à son mode d'exercice. A ce titre, les associations de FMC auront un rôle primordial sur le terrain. La plupart ont soumis à l'agrément de la HAS des actions d'évaluation.
Le problème récurrent du financement de l'EPP pourrait cependant compromettre la généralisation du dispositif aux 200 000 médecins de l'Hexagone. Une évaluation étant estimée à environ 1 000 euros, le coût de l'opération devrait avoisiner les 200 millions d'euros en cinq ans. « Il faut que nous ayons une vision globale et nationale du financement de l'EPP, commente le Dr Pierre Monod, président de la Conférence nationale des présidents d'Urml. Nous espérons savoir avant septembre qui va gérer le dispositif. » Le Fonds d'aide à la qualité des soins de ville (Faqsv) devrait permettre de subventionner des actions d'évaluation en 2005. La question de la pérennité du financement reste néanmoins posée pour les années à venir